HSBC SVNS : Cinq questions à trancher au Cap
La nouvelle formule du HSBC SVNS 2024 est revenue en force à Dubaï le week-end dernier.
L'Afrique du Sud et l'Australie, rois et reines du désert, ont conservé leur emprise sur leurs trophées. L'impressionnante Argentine a repris le flambeau là où elle l'avait laissé, et on en sait plus sur les états de forme des équipes en cette année olympique.
Tout cela a soulevé de nombreuses questions dans l'esprit du SVNS et, à quelques heures du coup d'envoi, voici celles auxquelles nous sommes le plus impatients de répondre...
Le Cap est-il prêt pour vivre une grande fête de Sevens ?
Dubaï a été un véritable festival. Des performances spectaculaires sur le terrain et une fête dans les tribunes.
Le cirque est arrivé au Cap, une ville très différente, mais les premiers signes montrent déjà que tout le monde est prêt à faire la fête ici aussi.
Les équipes ont été accueillies à l'hôtel par de la musique live et le personnel de l'hôtel en train de danser - tandis que le staff du tournoi, éblouissant dans ses T-shirts jaune soleil, s'est réjoui toute la semaine de la renaissance des Blitzboks. L'excitation est palpable.
L'ambiance sera particulière lorsque les équipes sud-africaines s'affronteront devant leurs compatriotes.
Les Blitzboks ont été parfois impitoyables lors de la conquête d'un cinquième titre consécutif à Dubaï, et les Springbok Women's Sevens ont fait preuve d'une force implacable. Imaginez les scènes de liesse si Rosko Specman produit un moment de magie dans un match à élimination directe, ou si Mathrin Simmers libère l'une de ses ailières à un moment clé... ça va chauffer !
Comment les Black Ferns Sevens vont-elles s'en sortir sans Sarah Hirini ?
Sarah Hirini n'est pas seulement une athlète brillante et polyvalente. Neuf fois médaillée en rugby à sept, elle a été nommée cinq fois Joueuse de Rugby à Sept de l'Année. C'est une leader incontournable. Une prise de décision clinique, un engagement physique inspirant, une énergie contagieuse mais posée, et un modèle en dehors du terrain - on ne saurait trop insister sur ce qu'elle apporte à l'équipe des Black Ferns Sevens.
Après un début impressionnant et une implication cruciale contre l'Afrique du Sud, elle s'est blessée au genou contre la Grande-Bretagne, et a dû déclarer forfait pour le reste du tournoi. La réaction de Sarah Hirini au Haka passionné de ses coéquipières lors de son départ montre bien qu'elle se doute de rester sur la touche pendant un certain temps.
Les Black Ferns Sevens fonctionnent et s'épanouissent en tant que groupe. Il sera intéressant de voir comment elles se débrouilleront sans Hirini.
De plus, elles subissent une pression supplémentaire : l'Australie - magnifique tout le week-end à Dubaï - a mis fin à sa série record de 41 victoires lors de la finale et voudra accélérer tout au long de la saison.
L'année dernière, Charlotte Caslick et ses coéquipières sont montées sur le podium à Dubaï, avant que les Kiwis ne se reprennent et ne lâchent plus la première place jusqu'à la fin des Series. Mais pourront-elles reprendre leur élan sans Sarah Hirini ?
Qui remportera la bataille parmi les méga-contrats cette semaine ?
Jorja Miller et les sœurs Teagan et Maddison Levi ont signé des prolongations de contrat d'une durée totale de dix ans pendant l'intersaison. La bataille pour être couronnées championnes à Dubaï a montré exactement pourquoi leur fédération respective est si désespérée de les garder.
Leur moyenne d'âge n'est que de 20 ans, mais elles ont marqué six des sept essais de la finale à Dubaï. Ces jeunes prodiges ont également marqué des coups de pied au but, récupéré des ballons, percé les lignes de défense et marqué des perles - des efforts individuels tout à fait particuliers qui ont tout simplement renforcé le fait que leur génération monte en puissance.
Grâce à ces prolongations de contrat, nous aurons l'occasion d'admirer les dernières stars surdouées de l'éternelle rivalité des Antipodes dans les années à venir, alors qu'elles sortent des lapins de plus en plus stupéfiants de leurs chapeaux au sein des deux meilleures équipes de rugby.
Les Sud-Africaines peuvent-elles créer d'autres surprises ?
Dans la poule C du Cap, dans le tournoi féminin, le Canada, la France et les Etats-Unis se connaissent bien pour s'être affrontés récemment à Dubaï.
Bien qu'elles aient encore beaucoup de travail d'analyse à faire, elles observeront avec une réelle méfiance la surprise explosive du week-end dernier, à savoir l'Afrique du Sud. Les Sud-Africaines ont fait plaisir à voir, jouant avec tant d'engagement physique, de rythme, de courage et de précision qu'elles auraient pu (et peut-être même dû) battre la Nouvelle-Zélande et les Fidji. Elles ont remporté leur première victoire contre l'Espagne et ont finalement terminé à la 10e place.
Cette confiance et ce sentiment d'inachevé après leur première sortie les rendent dangereuses. L'électrisante Nadine Roos a particulièrement attiré l'attention et sera le point fort de cette équipe.
Les Samoa peuvent-ils rééditer leur exploit de l'an dernier au Cap ?
L'an dernier, le tournoi du Cap a été une véritable avalanche de surprises. Avant le tournoi, on ne se doutait pas nécessairement que les Samoa allaient battre le pays hôte lors d'une demi-finale palpitante, avant de s'imposer en finale face à la Nouvelle-Zélande. Les Samoans ont impressionné tout au long du week-end et ont géré les conditions de façon magistrale pour remporter une victoire historique sous une pluie battante, l'essai de Vaa Apelu Maliko délivrant littéralement toute l'équipe. Les Samoans ont transformé le terrain en toboggan en clôturant triomphalement les débats.
Le week-end dernier, à Dubaï, les choses n'ont pas été faciles : les Samoa ont été placés dans la "poule de la mort" aux côtés de l'Afrique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et du Canada. Ils ont perdu de huit points, se sont inclinés de deux points dans un match à suspense, puis ont marqué 24 points sans réplique pour se qualifier pour les quarts de finale de Cup.
Ils auraient dû éliminer les Pumas Sevens en quart de finale après avoir mené 14-0, mais l'Argentine - les "comeback kids" du week-end de Dubaï - s'est frayé un chemin jusqu'aux demi-finales, puis jusqu'à la finale. Les Samoa, peut-être à bout de souffle, ont dû se contenter de la sixième place.
Ils ont montré des signes du dynamisme et de la puissance brute incontrôlables qui leur ont permis de monter deux fois sur le podium la saison dernière. Ils se retrouvent au Cap dans un groupe un peu moins meurtrier (Nouvelle-Zélande, Canada et Australie). Cette équipe inexpérimentée peut-elle produire plus de surprise ? Il ne faudra pas attendre longtemps pour le savoir.
Par Imogen Ainsworth