Zoom sur la rivalité entre Australiennes et Néo-Zélandaises
Isabella Nasser n’a que 22 ans et entame déjà sa troisième saison au plus haut niveau international à 7, mais elle sait déjà mieux que quiconque que les matchs contre la Nouvelle-Zélande sont à part.
« L’intensité n’a rien à voir quand on s’affronte. Elles vous diront la même chose, j’en suis certaine. »
Nasser a tenu ces propos après la victoire en finale de l’étape du HSBC SVNS de Dubaï. Les Australiennes l’ont emporté uniquement de 4 points, mais ce succès représente beaucoup.
« Honnêtement, avant le match, on était déjà remontées à bloc. On a fait un échauffement de dingue et on était déjà en feu dans le vestiaire. Ce sera dur de faire mieux que ce soir. »
« Ça reste mon match préféré »
Il suffit de se pencher rapidement sur les derniers matchs entre les deux équipes pour comprendre pourquoi les Australiennes étaient si heureuses, à Dubaï.
Prenez la saison inaugurale du HSBC SVNS. L’Australie a remporté les deux premières manches, battant une fois la Nouvelle-Zélande en finale au passage. Puis les Néo-Zélandaises ont terminé la saison en beauté en s’adjugeant les quatre derniers titres, dont le Singapore SVNS.
Les deux équipes, qui étaient arrivées à égalité de points en tête du classement général sur cette étape asiatique, se sont retrouvées en finale et les Black Ferns ont gagné 31-21.
Si cela ne suffisait pas, les deux nations se sont rencontrées en demi-finale de la Grande Finale de Madrid, en juin dernier. Dans les derniers instants d’un match intense, la Nouvelle-Zélande semblait tenir le bon bout et menait 19-7.
Mais, comme par magie, l’Australie a décroché la victoire sur le dernier coup de pied du match.
On comprend pourquoi chaque victoire représente tant pour les deux équipes.
« C’est et ça reste mon match préféré. Quand on joue contre la Nouvelle-Zélande, c’est toujours ultra serré », explique Nasser, qui a récupéré le brassard de la légende Charlotte Caslick juste avant l’étape de Dubaï.
« Ce soir, on a vu ce dont ces deux équipes sont capables. C’est toujours accroché. On a géré les moments clutch et on a fini par l’emporter. C’était fou. »
Nasser, qui a marqué l’essai permettant aux Australiennes de prendre neuf points d’avance à la pause, et Caslick, désignée Joueuse du Match et qui a abattu un travail incroyable en deuxième mi-temps, ont toutes deux joué un rôle crucial dans le succès de leur équipe.
« C’était incroyable. Je pense qu’aucun scénario n’aurait pu être plus intense. »
« Il y a toujours de la tension »
Cette rivalité est ancrée depuis plusieurs années. Des quatre éditions de la Coupe du Monde de Rugby à 7 qui se sont jouées entre 2009 et 2018, les deux nations en ont remporté deux chacune.
En 2022, l’Australie a chipé le titre remporté aux Jeux du Commonwealth 2018 à la Nouvelle-Zélande, qu’elle a battue de cinq points au terme d’une demi-finale accrochée.
C’est pour cela qu’Alena Saili, qui était de ces deux campagnes, confie que les rapports ne sont pas toujours faciles.
« Il y a toujours de la tension entre les Australiennes et nous », a-t-elle confié, hilare, à Dubaï. « Je pense que c’est parce qu’on sait qu’on va finir par se croiser sur le terrain à un moment. Et, au vu de notre passif commun, on sait qu’un coup c’est elle, un coup c’est nous. »
Saili et ses coéquipières trustent le devant de la scène ces dernières années. Elles ont décroché l’or olympique aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 avant de le conserver l’été dernier, alors que l’Australie semblait favorite.
Pour Saili, ce n’est pas normal que l’Australie soit repartie les mains vides en terminant quatrième.
« Elles sont de super joueuses, athlétiques et rapides. Leur style de jeu est très plaisant à voir.
« En vrai, ça me donne envie de les rejouer et de les battre. »
« Pas de coups bas »
C’est ça, le truc : les deux équipes s’admirent énormément, même si plus rien de tout cela ne compte au moment de s’affronter.
« La Nouvelle-Zélande pratique un rugby assez létal. Ce sont toujours de beaux matchs. Elles ont de superbes athlètes mais également des super filles dans leur équipe », avoue Nasser.
« On respecte énormément les Néo-Zélandaises. On se dit toujours bonjour, on se sourit tout le temps quand on se croise au petit-déjeuner, par exemple. Il n’y a pas de coups bas ou quoi. Mais bon, c’est toujours cool de les battre. »
Les deux équipes n’auront pas à attendre longtemps avant de se retrouver pour cette incessante bataille, puis que le HSBC SVNS revient dès ce samedi 7 décembre, au Cap, en Afrique du Sud.