HSBC SVNS : 7 points à retenir de l’étape de Dubaï
Qui aurait pu penser qu’apprendre pouvait être aussi drôle ? Avec le sacre des Australiennes et des Fidjiens, on retrouve cette douce sensation : oui, le HSBC SVNS est de retour.
Voici les 7 points à retenir du tournoi féminin de Dubaï.
Place aux jeunes
La période post-JO est toujours marquée par l’arrivée de nouveaux éléments au sein des effectifs. À Dubaï, un très grand nombre de jeunes ont fait leurs débuts au plus haut niveau. Ces pépites ont pu profiter de la retraite de certaines joueuses ou de la pause prise à 7 par certaines stars souhaitant jouer la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre.
Les Bleues de Romain Huet ont réussi la première étape de cette transition car, avec quatre joueuses de moins de 20 ans et seulement cinq à compter au moins 10 participations en tournoi HSBC SVNS, elles ont décroché la médaille de bronze. Idem pour les Américaines d’Emilie Bydwell, qui accusaient une colossale perte d’expérience mais qui ont fini cinquièmes.
Si Bydwell affirme que les États-Unis vont se reconstruire « pierre après pierre », on constate que les Américaines, comme d’autres équipes, sont déjà rôdées et que la reconstruction semble aller plus vite que prévu.
Le très haut niveau
Certes, certains mécanismes n’étaient pas parfaitement huilés sur le terrain, dû au rajeunissement d’effectifs qui apprennent à se connaître, mais des individualités ont fait le show.
Jorja Miller, même si elle a moins joué que d’habitude à cause d’une préparation réduite, a été monstrueuse autant avec que sans le ballon.
Maddi Levi semblait plus affûtée que jamais, comme si c’était encore possible. Elle a battu le record d’essais inscrits sur un seul tournoi, malgré la pression mise sur ses épaules.
Risi Pouri-Lane et Teresa Setefano ont magnifiquement dicté le jeu, Eve Higgins a été impériale et Charlotte Caslick, désignée Joueuse de la Finale, a su se montrer létale.
L’Australie va se bonifier
Parlons de l’Australie. Si Demi Hayes a fait son retour en force, il reste de nombreuses blessées à soigner chez les Australiennes. Sans parler des retraites de Dom du Toit et Sharni Smale.
En 2024, les Australiennes ont tutoyé les sommets et essuyé de sacrées déceptions. Mais, aujourd’hui, tout cela a façonné une équipe qui risque d’être difficile à battre.
Entre janvier et avril, l’Australie a été contrainte d’utiliser plus de joueuses que sur les saisons 2021 et 2022 cumulées. C’est ce qui a permis à des joueuses comme Heidi Dennis, Ruby Nicholas ou encore Kahli Henwood d’être prêtes pour Dubaï.
Avant le tournoi, Tim Walsh disait de ce groupe qu’il est « comme le bon vin. On va s’améliorer avec le temps, le meilleur reste à venir. »
La Grande-Bretagne est à surveiller
Quand on a échangé avec Giselle Mather, nouvelle sélectionneuse de la Grande-Bretagne, elle a insisté sur le fait que Dubaï servirait davantage à travailler le contenu qu’à obtenir des résultats.
Pour autant, ce groupe en quête d’expérience a fini 4e alors que les Britanniques avaient fini à la 11e place l’an dernier. De quoi ravir Giselle Mather.
Les superpouvoirs de cette équipe sautent aux yeux. Les six joueuses qui faisaient leurs débuts ont signé de superbes performances. Sans parler d’Ellie Boatman, qui a marqué neuf essais au passage.
Fidji, des problèmes à résoudre
Si Dubaï a apporté énormément de positif, le tournoi a soulevé un problème majeur. Timoci Volavola, sélectionneur intérimaire, a confié avoir proposé aux principales joueuses du groupe de l’an dernier de venir. Mais la plupart d’entre elles ont décliné.
S’il est ravi de voir la soif d’apprendre dont font preuve ses joueuses, dont seulement quatre avaient de l’expérience à ce niveau, elles n’ont tout simplement pas tenu la distance. Elles n’ont gagné aucun match lors de cette étape, tout comme aux Jeux Olympiques.
La majeure partie des joueuses évoluait à l’étranger pour la première fois, ce qui n’a pas aidé. Mais l’équipe semblait désorganisée et imprécise, à mille lieux de ce qu’ont montré les hommes. Elles devront travailler pour relever le niveau.
La vitesse ne fait pas tout
Chez les hommes, Pol Pla l’a prouvé.
S’il faut souvent la vitesse supersonique d’une Thalia Costa ou d’une Nia Toliver pour performer, Dubaï a prouvé qu’il n’y a pas que ça qui compte. On peut aussi avoir besoin du flegme de Sarah Hirini, du flair offensif de Caslick, du sang froid de Carla Neisen ou du leadership de Raquel Kochhann.
Le Canada a manqué de cette expérience, et ça s’est vu. Tu peux abattre toutes les cartes du monde, ce n’est pas ce qui fait le tour de magie.
La défense fait gagner les tournois
Ce n’est pas nouveau, mais l’Australie l’a prouvé en enchaînant une 28e victoire consécutive au Sevens Stadium.
La Chine ne leur a pas passé le moindre point, les Fidji en ont mis sept. Meg Burns en a arraché cinq pour l’Irlande, mais les Canadiennes n’ont pas eu ce plaisir. On pensait les voir craquer enfin en demi-finale, mais non : la Grande-Bretagne n’a marqué qu’une fois.
Les Australiennes ont certes concédé 24 points en finale, mais c’est lors de ce match qu’elles ont signé leur plus belle performance défensive, illustrée par le grattage de Bella Nasser sur un turnover, ou celui de Caslick en fin de match.
Même dans un sport aussi spectaculaire et intense que le 7, la règle d’or reste la même : c’est en défense que l’on gagne les grandes compétitions. Rendez-vous au Cap !