Shiray Kaka, star du HSBC SVNS et des réseaux

Alors qu’elle se remet actuellement d’une blessure aux ligaments croisés, Shiray Kaka a parlé à Tom Mitchell de l’importance des réseaux sociaux au-delà de l’aspect rugbystique.

Les fans de rugby à 7 connaissent forcément Shiray Kaka. Elle a décroché la médaille d’or à Tokyo et le bronze lors des Jeux du Commonwealth, en plus d’avoir remporté de nombreux tournois.

Mais elle compte également 163 700 followers sur TikTok et 83 000 sur Instagram.

De nos jours, via les réseaux sociaux, le grand public a un aperçu de la vie des stars du sport et les joueurs et joueuses de rugby à 7 n’y échappent pas. Or, là où la plupart se contentent de poster des vidéos de leurs séances d’entraînement, d’autres font tout pour tisser de véritables liens.

La plupart des followers de Kaka ne suivent pas nécessairement le rugby, mais elle produit un contenu qui va au-delà de ses performances sur le pré vert.

Il suffit de scroller son fil TikTok pour voir des vidéos d’animaux adoptés, de larmes versées face caméra, d’aisselle poilues ou de duos avec Stormzy. Le seul dénominateur commun : l’authenticité de Kaka.

Nous avons eu la chance d’échanger avant Dubaï, tournoi pour lequel nous étions ambassadeurs en ouverture du HSBC SVNS 2025. Du fait de sa blessure aux ligaments croisés, elle a été plus présente hors des terrains.

« J’ai envie de voir de la couleur », plaisantait-elle à l’évocation de son contenu sur les réseaux sociaux. Kaka a elle-même surmonté quelques problèmes de santé mentale et elle en parle ouvertement à sa communauté. « J’ai commencé le rugby pour les mauvaises raisons, donc quand les choses se sont mal passées, quand je me suis blessée et que je me suis retrouvée sans contrat, mon monde s’est écroulé. »

Elle a commencé à partager du contenu hors rugby durant la pandémie de Covid-19. « J’avais la sensation de pouvoir partager tout le bonheur que je vivais. J’avais traversé une dépression et je me suis dit que je devais montrer au monde que la vie est belle. »

Le rugby, qui prône la modestie par essence, est parfois dur envers les individualités qui atteignent une certaine forme de célébrité. Peu importe : une nouvelle génération de joueurs et, surtout, de joueuses le prônent. Ces nouveaux créateurs de contenu sont très « rugby » dans le sens où ils font tout pour inspirer les autres.

Si Kaka est une source d’inspiration, ce n’était pas son intention première. « Je n’avais pas pour but d’inspirer qui que ce soit. Je me dis toujours qu’il faut aimer, apprécier et profiter. C’est ce que je fais. »

Kaka a grandi à Hamilton, en Nouvelle-Zélande, et les choses auraient pu mal tourner pour elle. Elle tient ses valeurs des épreuves familiales qu’elle a surmontées, notamment après le départ de son père. « J’ai manqué d’amour. Je ne me sentais pas légitime. Je ne poursuivais que de mauvaises choses. »

Mais elle a fini par « trouver le véritable amour, dans tout ce que je fais, en mon mari, mes amis et ma famille. »

Sa gratitude et son amour de la vie viennent en partie de ce qu’elle a accompli. C’est cette perspective qui lui permet de garder les pieds sur terre, même si ce n’est pas facile. « On nous répète toujours d’être nous-mêmes, mais c’est parfois difficile, car on a envie de dire : ‘Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne peux pas te voir !’ »

Certaines des critiques dont elle est la cible concernent également sa relation avec son mari Gillies, ex-star du rugby à 7 néo-zélandais. Ils se montrent souvent ensemble sur les réseaux de Shiray, où l’on voit des vidéos légères de leur dynamique à la maison et des blagues qu’ils s’envoient mutuellement. Mais cela ne plait pas toujours aux trolls, qui critiquent leur vie de famille.

C’est un peu le revers de la médaille quand on s’expose ainsi. Kaka avoue qu’elle doit parfois « se tourner vers Gillies ou ses amis afin de se rappeler pour qui [elle fait] tout ça. »

Mais pour qui, alors ? « Je me répète souvent que, quand j’ai commencé, le but était d’offrir un peu de joie aux gens qui suivent mon contenu. »

Kaka est loin d’être la seule joueuse à 7 à être très suivie sur les réseaux.

Ilona Maher en est le parfait exemple, elle qui est la personnalité rugby – joueurs et joueuses confondus – la plus suivie du monde. Aujourd’hui joueuse à XV aux Bristol Bears, elle expliquait devoir trouver une autre source de revenu à côté du 7, et c’est ce que les réseaux lui ont apporté.

Si ce n’est pas ce qui motive Kaka, sa plateforme lui permet également de créer des posts sponsorisés et d’être ambassadrice.

Une chaîne YouTube est en cours de préparation, entre autres projets. « Je veux que les gens sachent que je ne suis pas qu’une joueuse de rugby. Je suis aussi une épouse, une amoureuse des chiens et des animaux… et une fille qui aime déconner. »

Je l’ai interrompue pour lui dire que j’avais pu constater cette dernière partie au fil de la semaine. Mais c’était pour plaisanter. Sa simple présence constitue une source d’inspiration pour les jeunes, tant par ses performances que par ses discours. Kaka est aujourd’hui une star en Nouvelle-Zélande et, à Dubaï, elle a pris plaisir à poser durant tout le week-end pour les selfies des fans.