Sera Naiqama : l’étape HSBC SVNS de Perth doit lancer une « immense année » pour le rugby féminin en Australie

Alors que la plus grande compétition de rugby à 7 pose ses valises sur la côte ouest australienne, la sélection nationale féminine à 7 est en pleine forme. De son côté, l’équipe nationale à XV a des grandes ambitions pour la Coupe du Monde qui arrive. L’année 2025 pourrait donc être magnifique pour le rugby féminin en Australie.

Sera Naiqama, deuxième ligne de l’Australie, ne joue plus à 7 et pourtant : à ses yeux, il n’y a rien de tel qu’une étape de HSBC SVNS à Perth pour lancer 12 mois potentiellement historiques pour son sport fétiche.

La quadruple vainqueure du Super Rugby sait de quoi elle parle. Elle était présente au HBF Park pour l’édition 2024.

« De l’ouverture des portes au dernier match, il y avait des femmes et des filles partout », explique Naiqama, qui commentait la compétition pour Stan Sport. « Elles étaient foncièrement heureuses d’être là. »

« C’est si facile de les aimer »

En Australie, le rugby féminin, même en Super Rugby, est principalement semi-professionnel. Le statut acquis par le rugby à 7 est devenu l’idéal vers lequel tendre.

Championnes olympiques en 2016, régulièrement titrées sur le circuit international, les Australiennes, qui sont dingues de sport, savent depuis longtemps que leur sélection féminine à 7 est exceptionnelle. Mais il faut quand même un petit truc en plus pour remporter le titre à domicile.

« C’est si facile de les aimer », reprend Naiqama, tout sourire. « Elles sont hyper talentueuses. Regarde le niveau des joueuses !

« Charlotte Caslick [triple olympienne et joueuse ayant le plus porté le maillot de l’Australie à 7] a passé le capitanat à Isabella Nasser, qui représente la nouvelle génération. C’est elle, la leader. Et puis, on peut aussi compter sur Maddison Levi, la meilleure joueuse du monde à 7 l’an dernier. Avec des joueuses comme elle ou sa sœur Teagan, tu ne peux que performer. »

« Il y a de la place pour tout le monde »

Naiqama sait l’importance du rugby à 7 dans la croissance du rugby dans son ensemble. Elle, comme beaucoup d’autres jeunes, est arrivée au 15 après avoir débuté à 7.

« On parle tout le temps d’inclusivité, et quand je regarde les différents profils dans mon équipe (Naiqama a récemment rejoint la franchise des Western Force en Super Rugby) ou dans une équipe à 7, c’est tellement varié », explique-t-elle.

« Il y a de la place pour tout le monde, c’est ça qui est beau en rugby. À tous les niveaux, amateur, semi-pro ou pro, tous les profils sont différents et c’est leur particularité et la puissance de chacun qui font l’équipe. »

« Une occasion fantastique pour voir nos plus grandes stars »

Naiqama est heureuse de savoir que toutes les petites filles en Australie auront l’occasion de voir les stars du 7 en action, puis leurs homologues à 15 plus tard cette année.

« C’est une année importante », estime Naiqama, qui compte actuellement 13 sélections avec l’Australie. « On peut le dire : de nombreuses joueuses de 7 et de 15 aimeraient faire partie de l’effectif [pour la Coupe du Monde 2025], mais, avant cela, l’étape de SVNS de Perth renforcera tout le narratif autour du rugby australien pour nos fans.

« C’est une occasion fantastique pour voir nos plus grandes stars en action. Après cela, j’espère que les fans auront davantage envie de suivre le Super Rugby féminin, qui se jouera dans la foulée. »

« Les matchs à domicile sont les plus importants »

Ce rapport gagnant-gagnant vaut à tous les niveaux. Naiqama ajoute qu’au moins neuf des joueuses de la sélection australienne à 7 ont confié leur envie de jouer la Coupe du Monde de Rugby 2025.

Cela ajoute de l’ampleur à l’étape de Perth.

« C’est très important », insiste Naiqama, ambassadrice du tournoi à Perth. « Après la déception de l’an dernier et la défaite contre l’Irlande [19-14], je pense qu’elles ont soif de revanche. En tant qu’internationale, je sais que les matchs à domicile sont les plus importants. »

Naiqama a hâte de revoir la Nouvelle-Zélande, le rival éternel, ainsi que les États-Unis ou la France. Mais il n’y a qu’un résultat qui compte selon elle, tant pour les fans que pour l’avenir du rugby australien.

« Je représente l’Australie moi-même, donc je veux les voir gagner et je pense que ce serait mérité, même si je ne suis pas objective », avance-t-elle avant d’évoquer la possibilité de jouer aux côtés de Caslick, Levi et compagnie dans quelques mois.

« Le 7 te fait travailler des qualités incroyables. Ce serait superbe de les accueillir dans le groupe à 15, non seulement pour leurs qualités et leur vitesse, mais aussi pour leur professionnalisme. »