À peine mariée, Michaela Brake revient avec les Black Ferns Sevens à Perth

Après les JO et son mariage, Michaela Brake revient plus motivée que jamais.

Michaela Brake est bien consciente qu’elle ne porte pas bien son nom [qui veut dire ‘frein’ en anglais].

« Les commentateurs ont le droit de faire au maximum deux jeux de mots par tournoi, c’est tout », raconte, hilare, celle qui portait encore le nom de Blyde il y a quelques semaines.

Brake, qui compte parmi les joueuses les plus rapides du monde, revient sur le circuit HSBC SVNS ce week-end à Perth pour la première fois depuis les Jeux Olympiques de Paris et pour la première fois sous le nom de son mari, le médaillé d’or olympique d’aviron Michael Brake. Ils se sont mariés il y a deux semaines.

Après ce qu’elle considère comme le plus beau jour de sa vie – mais aussi le plus stressant – elle a eu besoin de plus de repos que prévu.

« J’étais épuisée », explique-t-elle. « Je voulais juste rester loin du rugby. Je voulais une vraie pause avant de reprendre l’entraînement. Ces dix dernières années, même quand j’avais six semaines de vacances après la saison, il fallait reprendre l’entraînement au bout de trois semaines. »

« J’avais besoin de ces deux mois complets pour me reposer physiquement et mentalement. »

En plus de planifier son mariage, Brake a profité de cette période pour faire ce qu’elle n’avait jamais le temps de faire jusqu’ici : elle a fait le tour des médias, elle a participé à un jeu télévisé sur le sport et elle a même joué les consultantes rugby à la télé. Elle s’est aussi penchée sur sa reconversion.

Aujourd’hui, elle est reposée et, malheureusement pour ses adversaires, se sent épanouie personnellement et professionnellement.

« J’aborde ce week-end avec un sentiment de liberté inédit. Je n’ai pas de pression. Je sais parfaitement ce que je dois faire. J’ai accompli tout ce que je voulais accomplir dans ma vie, sur le terrain et en dehors.

« Je ne me dis pas : ‘Il faut que je fasse ceci ou cela.’ Je sais que je peux entrer sur le terrain et me faire plaisir. »

Pour autant, cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’objectif. Sur cela, il faut être clair.

Brake reste une joueuse de rugby à 7. Même si elle a signé un contrat pour jouer avec les Warriors en NRLW, elle représentera les Black Ferns Sevens jusqu’à la fin de la saison de HSBC SVNS et reviendra en 2026, à l’issue de sa saison avec les Warriors, ce qui a parfois été éludé tant le buzz généré par cette nouvelle aventure a été retentissant.

« J’ai encore des cases à cocher. Je veux battre le record d’essais inscrits par Portia [Woodman-Wickliffe]. En plus, maintenant que je tape les transformations, je vais peut-être viser le record de points de Tyla [King]. Je veux également battre le record de sélections de Gossy [Sarah Hirini] », déclare-t-elle.

« Je me moque un peu des autres récompenses individuelles, comme le titre de Joueuse de l’Année ou autre, parce que je les ai déjà reçues. Je veux me faire plaisir au maximum parce que je me rapproche de la retraite, même si ce n’est pas encore pour tout de suite. »

Ces records, elle n’en est pas loin : elle est à neuf essais des 256 inscrits par Woodman-Wickliffe, à quatre tournois du record d’Hirini et à 211 points du record de King (1 448 points).

Même si elle aime les défis, Brake a d’ores et déjà affirmé que le plus à la mode d’entre eux ne l’intéressait pas : elle ne veut pas disputer la Coupe du Monde de Rugby en Angleterre.

« Le fait d’être chroniqueuse, de voir le rugby sous un autre angle, c’était superbe. Mais cela fait trop longtemps que je n’ai plus joué à XV pour me pointer et dire : ‘Prenez-moi’ », confie-t-elle.

« Je ne voulais pas non plus sacrifier le 7, qui fait partie intégrante de mon quotidien depuis si longtemps. Il fallait choisir ce que j’aime le plus, et c’est le 7. »

Brake est pourtant formelle : elle n’a pas ressenti le moindre manque en voyant ses coéquipières débuter la saison sans elle à Dubaï et au Cap. Elle savait, néanmoins, qu’elle était prête à les rejoindre avant Noël.

« Le fait de voir ces nouvelles joueuses performer m’a donné envie de revenir plus forte que jamais. J’ai hâte de jouer avec Kelsey Teneti et Dhys Faleafaga, mais aussi de retrouver Katelyn Vaha’akolo. »

Brake entre désormais dans une nouvelle phase de sa vie de femme et de joueuse et deux choses la motivent.

« Mon amour du rugby et mon amour pour le maillot noir. » En somme, elle ne compte pas freiner de sitôt.