
HSBC SVNS: Néo-Zélandaisees et Australiennes confirment leur domination à Singapour, des surprises dans le tournoi masculin

Alors que l'adrénaline retombe, que les trophées sont précieusement conservés et que les corps fatigués commencent à se remettre des efforts du tournoi SVNS HSBC de Singapour, il nous reste les souvenirs d'un autre week-end passionnant de rugby à VII.
La première journée de compétition a suffi aux Néo-Zélandaises et aux Argentins pour décrocher le titre de vainqueurs du circuit 2024-2025. Ces deux équipes ont été les plus régulières dans leurs compétitions respectives. Les points qu'ils ont amassés à l'issue des matchs de samedi ont suffi à les mettre hors d’atteinte de leurs concurrents les plus proches au classement général.
Dans la compétition féminine, la Nouvelle-Zélande et l'Australie se sont affrontées dans quatre des six finales de l'année, de l'épreuve d'ouverture à Dubaï jusqu'à la dernière au National Stadium de Singapour. Chaque équipe a remporté deux de ces confrontations directes, et les Black Ferns Sevens se sont également imposées au terme de deux autres étapes, contre les États-Unis au Cap et les Fidji à Vancouver.
La Nouvelle-Zélande a donc atteint la finale de chaque tournoi cette saison, une performance qui témoigne des atouts de cette équipe : ses armes offensives personnifiées par Michaela Brake, meilleure marqueuse d'essais de tous les temps, épaulée de joueuses telles que Risi Pouri-Lane, Stacey Waaka et Kelsey Teneti, sacrée meilleure joueuse de la finale ; son organisation sous la direction de la capitaine Sarah Hirini ; son magnifique esprit d'équipe.
À Singapour, l'Australienne Maddison Levi a continué à franchir de nouveaux paliers. Elle est devenue la joueuse la plus rapide à atteindre les 200 essais, en 26 tournois seulement. Lors la défaite en finale contre la Nouvelle-Zélande, elle a marqué son 51e essai de la saison. Dingue.
Pourtant, malgré toutes ces statistiques offensives époustouflantes, c'est un exploit défensif qui restera en mémoire de nombreux spectateurs présents cette semaine.
En finale, tout le monde voyait déjà Teneti déposer le ballon dans l’en-but pour la Nouvelle-Zélande. Tout le monde sauf Levi. En un seul et même mouvement, le phénomène aux crampons roses a agrippé Teneti, l’a retournée tout en lui arrachant le ballon, s’est relevé et est reparti en sens contraire. Il a fallu plusieurs ralentis sur RugbyPass TV pour se rendre compte du tour de magie, et des skills nécessaires pour réaliser un tel exploit.
La France, avec trois troisièmes places et deux quatrièmes places, a montré qu'elle était capable de battre n'importe quelle équipe dans un bon jour. Elle sera encore plus forte quand cette jeune équipe gagnera en expérience. Hawa Tounkara, Lili Dezou et Léa Trollier n'ont que 20 ans, Cléo Hagel à peine un de plus.
Le Brésil, la Chine, l'Irlande et l'Espagne, qui ont terminé entre la 9e et la 12e place, participeront aux play-offs au Dignity Health Sports Park de Los Angeles les 3 et 4 mai contre les meilleures équipes des Challenger Series pour déterminer qui jouera dans les HSBC SVNS Series 2025-2026.
À Singapour, la Chine a perdu son match pour la cinquième place contre le Japon, mais cela constitue tout de même son meilleur résultat de la saison et une raison de croire en son maintien dans l’élite féminine.
Le Brésil devra se ressaisir après avoir terminé à la dernière place le week-end dernier. Les Brésiliennes ont semblé fatiguées à la fin du tournoi et n'ont pas affiché leur verve habituelle, notamment aperçue à Vancouver quand elles ont pris la cinquième place. Elles compteront sur le pouvoir d’accélération de Thalia Costa et Yasmim Soares pour faire basculer les matchs en leur faveur. Un peu de repos devrait faire du bien à ce duo avant le choc en Californie.
La compétition masculine a été plus ouverte que son équivalent féminin sur les six étapes du circuit. En tout, sept équipes différentes sont montées sur le podium.
L'Argentine a décroché un titre mérité, remportant au passage trois tournois et deux médailles de bronze. Elle a terminé avec huit points d'avance sur les Fidji, vainqueurs à Singapour, et 16 sur l'Espagne, surprenante troisième.
La présence du Kenya en finale à Singapour fait figure de belle histoire du week-end, alors qu'il s'était classé dans les trois derniers quatre fois sur les cinq tournois précédents. Les Kenyans terminent à la neuvième place du classement général et rejoindront donc l'Uruguay, l'Irlande et les États-Unis dans les play-offs. On peut être sûr qu'ils donneront tout à LA pour éviter la relégation en Challenger Series, un an seulement après leur retour dans l'élite.
S'ils parviennent à maintenir Patrick Odongo Okong'o en forme, ils disposent pour l’épauler de joueurs puissants comme George Ooro et Kevin Wekesa. De quoi les aider à surmonter les matchs difficiles qui les attendent.
Juan Gonzalez a brillé pour l'Uruguay au National Stadium. Il a inscrit un essai lors de la demi-finale pour la cinquième place contre l'Irlande, en se saisissant du ballon dès le coup d'envoi avant de se frayer un chemin jusqu'à la ligne d'essai. Le tout en 20 secondes chrono. Il a récidivé contre la Grande-Bretagne, inscrivant le premier de ses trois essais dès la première minute. Cela n’a toutefois pas suffi à offrir la 5e place à son équipe.
Il semble inconcevable qu'un joueur de la qualité de Gonzalez n’évolue pas au plus haut niveau la saison prochaine, mais cela montre le calibre du circuit HSBC SVNS.
Si l'on s'émerveille logiquement des prouesses régulières des Pumas au fil des tournois, rien ne pouvait mieux souligner le caractère imprévisible du rugby à VII que le sort réservé à la France et à l'Australie à Singapour. Les deux équipes, pétries de talent, et respectivement deuxième et troisième à Hong Kong le week-end précédent, se sont rencontrées le dimanche en demi-finale... pour la neuvième place.
Le rugby à VII est un sport qui ne pardonne pas. Un jour, il vous porte aux nues, le lendemain, il vous cloue au pilori. Et c'est aussi pour cela qu'on l'aime tant.